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V- UN CINEASTE, UNE ŒUVRE : OTTO PREMINGER (5) CRIME PASSIONNEL Fallen angel 1945

Un étranger Eric Stanton (Dana Andrews ) descend de son bus à Walton faute de budget suffisant pour poursuivre jusqu’à San Francisco. Il ne devine pas que cette halte sera un jalon dans sa vie .L’homme qui feignait de dormir dans l’autobus pour ne point s’acquitter d’un billet plus onéreux va s’arrêter dans un café où le patron Pop (Percy Kilbride) et un client Mark Judd ( ) flic de son état s’inquiètent du retard de Stella (Linda Darnell ) la belle et aguicheuse serveuse.

Elle débarque comme un cheveu dans la soupe, rouspétant et je-m’en-foutiste sous le regard désirant de males rêvant d’être son prochain partenaire amoureux. Stanton ébloui va tenter d’en faire partie mais l’intéressée rebelle à toute avance amoureuse de passage qui ne rapporte pas lui avoue n’être attirée que par des hommes aisés. Stanton va pour le devenir, il charmera et épousera June Mills (Alice Faye) à la fortune non négligeable. Mais Stella est retrouvée morte, Stanton prend peur et s’enfuit avec son épouse dévouée. Mark Judd enquête sur celle qui a laissée son empreinte, peu de temps après Stanton revient à Walton se livre à la police et confond le meurtrier.

Fallen Angel (la traduction française donne un titre passe-partout pour "Visage d'Ange") propose deux intrigues parallèles dans son atmosphère policière : une femme désirée par tous est assassinée et un sans-le-sou s’apprête à feindre l’amour pour raison pécuniaire. La première histoire n’est pas sans rappeler le synopsis de Laura son œuvre précédente (Scandale à la cour n’est un film de lui) nous trouvons outre un personnage féminin charismatique, les mêmes musicien (David Raksin)chef opérateur (Joseph LaShelle) et interprète masculin (Dana Andrews ) seule l’actrice principale diffère . la seconde histoire tout aussi captivante parle d’amour mais pas celui aveugle qui mène à la perte, mais celui plus positif qui régénère l’être à l’âme noire l’emmenant vers la rédemption salutaire. June Mills cite à son époux dont elle a découvert le jeu un extrait semble t-il de la Bible » Seul l’amour peut sauver un ange déchu (Fallen Angel) »

De nouveau Preminger trace un portrait fort de la femme fatale dont la destinée le sera aussi. Cette serveuse vénale et calculatrice qui se veut libre et indépendante le paiera. Elle vit dans une société où les arrivistes prolétaires n’ont pas droit de cité et où l’on pardonne moins cela que l’adultère. Toute société permissive a ses limites fusse – t elle américaine et toute entrave est punie de peine de mort, elle préfère l’élément féminin victime réparatrice comme cette June Mills surement vieille fille comme sa sœur qui se donne corps et âme à celui qu’elle considère aussi comme victime de la même société qui a donné une vie minable à Stanton en faisant un prédateur.

Stanton est ce laissé pour compte, ne sachant point pourquoi à la fin il souffre d’être un prise est de ne plus fuir ,lui qui le fit tout son existence . Dana Andrews moins crédible qu’à l’accoutumée du fait d’un rôle qui colle point à sa personnalité est un habitué de Lang et Preminger avec 4 films ( il aura un rôle éphémère dans « Première victoire ») Preminger dévoile son intérêt pour les écorchés vifs, les rebelles, les êtres réclamant liberté et indépendance comme lui le réclame ne fusse qu’en produisant en produisant ses films. Stella à l’instar de Laura -et d’autres suivront réclament la réussite et clament une autonomie. Linda Darnell a cet aspect sauvage et animal qu’elle promènera » même dans le western (La Poursuite infernale (1946) chez Joseph L. Mankiewicz (Chaînes conjugales (1949)- La porte s'ouvre (1950) Elle retrouvera dans 3 autres films Otto Preminger sous la houlette des studios qui signe là encore une réussite.