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LA CIBLE HUMAINE (the gunfighter) de Henry KING 1950 USA

Sortie JUIN 202 Sidonis Calysta

présentation Patrick Brion et Bertrand Tavernier

Henry King qui fut le cinéaste préféré de Tyrone Power le fut de Grégory Peck qui lui offrit de beaux rôles (1) et ses deux plus convaincants westerns avec celui-ci et « Bravados » nous offre une œuvre désespérée noire et désillusionnée au travers l’épopée ô combien utopique d’un pistoléro fatigué de son image. Jimmy Ringo (GREGORY PECK )  ) en route vers Cayenne rencontre un imbécile Eddie  désireux de voir si sa réputation de fine gâchette est justifiée au risque de sa vie, acte qui voit les trois frères de la victime se retourner contre le tueur qui arrive à les désarmer, à les arrêter et les éloigner de lui. Et notre protagoniste continue sa route vers la destination précitée pour y rencontrer son ex compagne ( ) et son enfant avant que ses poursuivants ne viennent le cueillir. Sa destinée sera autre et le film admirablement conduit prend des accents shakespeariens dès que la tragédie s’en empare.

Là aussi le héros est las, plus soucieux d’installer un havre de paix que de perpétrer sa réputation de tireur d’élite, image qui lui colle tellement au derme qu’il en laissera sa peau. L’arrivée de cet homme à la réputation terrible, auréolé d’un passé destructeur va mettre Cayenne en effervescence, ameuter la population dans toute sa diversité et dans toute génération.

Mais l’étranger admiré et craint de tous vient offrir à sa bien aimée un avenir plus serein mais la haine et la bêtise auront raison de cet étranger. Film sobre, rigoureux évitant le pathos, sans concession distillant un malaise que le temps- l’action se passe presqu’en temps réel - et l’image – le film est en noir et blanc- accentuent.

Henry King peu friand du genre – bien qu’il en tourna plus durant le muet – réalisera que 3 westerns, celui qui s’ensuivit – The bravados - distillait le même pessimiste, la même noirceur et peut être le même défaitisme et la même rigueur dans le traitement qui en font un excellent western défendu avec vigueur par un Grégory Peck dont le côté peu expressif et le regard lointain rendent son personnage inoubliable

1) Twelve O'Clock High ( Un homme de fer - )David and Bathsheba - The Snows of Kilimanjaro (Les neiges du Kilimanjaro) Beloved Infidel ( un martin comme les autres)