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L’HOMME A L’AFFUT « the sniper » D’Edward DMYTRYK 1952 USA

                       Sidonis Calysta mars 2021 (*)

Eddie Miller est un homme commun chauffeur-livreur à San Francisco ; ce qui l’est moins c’est sa déviation meurtrière qui se traduit par l’élimination de femmes avec son fusil à lunette.IL souffre d’être un tueur et tente de s’interposer entre lui et son double. La police va tout faire pour stopper ces crimes gratuits au point d’engager un psychologue qui va les aider à cerner la personnalité du tueur

Le tueur qui occupe le centre de l’histoire est un être tourmenté qui peine à lutter contre les démons au point d’appeler de l’aide à autrui ( corps médical et police) où à soi-même par mutilation

Ce n’est pas dit mais forcément évident : l’homme est un impuissant, un introverti replié sur lui-même qui tue tout ce qui ne peut pas vaincre en temps ordinaire soit la femme , le désir et l’amour. Le premier mot qui viendrait à tout un chacun est : pulsion cette force physique parfois indomptable, qui dévore son locataire

Et là les scénaristesEDWARD & EDNA ANHALT sont puissants puisqu’ils arrivent presque à le rendre sympathique et pathétique au point que les autres intervenants paraissent fades et sans grand relief. D’ailleurs l’attention est portée sur lui tout comme sur le meurtrier évoqué dansL'Étrangleur de Boston (The Boston Strangler)  de Richard Fleischer, sorti en 1968 dont ils signèrent le script et qui reste un grand moment cinématographique  par sa peinture humaine d’un être qui ne l’est plus tout comme Eddie Miller . ils retravailleront avec Edward Dmytryk pourLe Bal des maudits (The Young Lions) 1968

 Ce couple montra sa pertinence dans divers genres : western avec le sublimeJeremiah Johnsonde Sydney Pollack et l’excellent et méconnuSept secondes en enfer (Hour of the Gun) 1967 de John Sturges ; dans le drame avec en 1964 :Becket de Peter Glenville

 Il existe aussi la virtuosité de la caméra qui nous offre des plans à couper le souffle ; lors de la fête foraine et durant l’agression ultime et des scènes filmées dans un San Francisco nocturne et diurne.

EDWARD DMYTRYK possède un savoir-faire indéniable et le fit savoir durant sa carrière : 1947 : Feux croisés (Crossfire) qui traitait de l’antisémitisme, 1954 :Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny) avec un épatant qui confirme que le réalisateur fut un bon directeur d’acteurs--1954 :La Lance brisée (Broken Lance) qui parle de désintégration de la famille , 1958 :Le Bal des maudits (The Young Lions) où il évoque à nouveau le monde militaire--1959 :L'Homme aux colts d'or (Warlock) un des grands westerns de cette décennie,  1975 :La Guerre des otages (The Human Factor) un polar mature et d’autres encore

MARIE WINDSOR qui tourna dans une bonne dizaine de westerns (1949 :Le Bagarreur du Kentucky (The Fighting Kentuckian), de George Waggner--  1952 :Femmes hors-la-loi (Outlaw women) de Sam Newfield   et montrera son talent aussi dans le polar ; elle jouât les femmes fortes, décidées et rebelles et les grands cinéastes la reconnaitront : 1948 :Le Pirate (The Pirate) de Vincente Minnelli ---1948 :L'Enfer de la corruption (Force of Evil) d’Abraham Polonsky--1952 :L'Homme à l'affût (The Sniper) d'Edward Dmytryk---1956 :L'Ultime Razzia (The Killing) de Stanley Kubrick  ---L'Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin) de Richard Fleischer ; un de ses plus saisissants rôles.

ARTHUR FRANZ  est impressionnant en être traumatisé , impulsif en conflit avec la société et lui-même . IL deviendra l’acteur fétiche du réalisateur : 1952 :Eight Iron Men --1954 :Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny)--  1958 :Le Bal des maudits (The Young Lions) --  1964 : Les Ambitieux (The Carpetbaggers) --  1966 :Alvarez Kelly -- 1968 : LaBataille pour Anzio (Lo Sbarco di Anzio) --  1975 :La Guerre des otages (The Human Factor) . IL tournera pour Allan Dwan , Fred Zinnemann,Robert Wise , Fritz Lang qui surent apprécier sa diversité de jeu.

 *) Présentation du film par Bertrand Tavernier, François Guérif, Olivier Père et Patrick Brion