Thèmes

société sur vie france amour monde enfants belle travail mort rose film blog center photos photo

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· CINEMA ET FOI :17- ANGES ET DEMONS de Ron Howard USA 2009
· CINEMA ET FOI : 15- BERNADETTE de Jean Delannoy France
· CINEMA ET FOI: MONSIEUR VINCENT de Maurice Cloche 1947 France
· III FRITZ LANG (39): LE TIGRE DU BENGALE 1959
· FOI et 7 ième ART (9- THERESE de Alain Cavalier 1986 France )

· CINEMA ET FOI :LUTHER de Eric Till 2003 Angleterre
· IV EDGAR G . ULMER -33- HANNIBAL 1959 USA
· III FRITZ LANG (41) LE DIABOLIQUE DOCTEUR MABUSE 1960
· III- FRITZ LANG (15) M LE MAUDIT 1931
· FOI ET CINEMA (1-My father my lord de David Volach)
· religiosit?
· III FRITZ LANG (40) LE TOMBEAU HINDOU 1959
· POUPEES D’ARGILE de Nouri Bouzid Tunisie France Maroc 2OO4
· IV) : EDGAR G.ULMER -35 L’ATLANTIDE 1961
· ciNEMA ET FOI : LA BIBLE REVELEE PAR L’ARCHEOLOGIE 2009

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "religiosite" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 02.06.2008
Dernière mise à jour : 23.09.2025
722 articles


SORTIE TELE :UNTEL PERE ET FILS (1940)

Publié le 05/12/2022 à 11:56 par religiosite Tags : sur vie france amour monde enfants belle travail mort rose film blog center photos

UNTEL PERE ET FILS (1940) France Julien DUVIVIER

 

 

Untel père et fils de Julien Duvivier (1940) - Unifrance

 

Le film dresse le portrait d’une famille française durant les 3 guerres qui l’opposèrent à l’Allemagne durant 3 générations de 1871 (perte de l’Alsace et la Lorraine) à 1939 début de l’offensive.


Nous suivons l’évolution de plusieurs protagonistes notamment Pierre Froment enfant , puis adulte Renée Devillers ) , son mariage , la naissance de 2 enfants Bernard (Lucien Nat ) et Félix (Louis Jouvet )élevés par Estelle (Suzy Prim ) la sœur de ce dernier
Bernard épousera Gabrielle (Renée Devillers ) auront 2 enfants Marie (Michèle Morgan ) et Alain (Jean Mercanton ) .la première s’amochera d’un jeune peintre :Robert Léonard (Harry Krimer ) tandis que son frère participera outre aux progrès de l’aviation en s’associant au farfelu Michel,( Robert Le Vigan ) un précurseur et à la guerre où, il perdra la vie


Christian (Louis Jourdan ) le fils de Marie deviendra docteur et sera félicité par son grand-père Bernard qui avec son épouse espèrent ne point perdre à nouveau un parent. Tandis que Félix sera constructeur de pont et le richissime oncle Jules Froment (Raimu ) - qui comme Félix reste témoin des changements sociaux - concierge après moult ennuis pécuniaires

 

  Renée Devillers & Renée Devillers

Untel père et fils (Julien Duvivier, 1940) - Allen John's attic

 

 

L’œuvre ambitieuse fut un film choc du fait qu’il traitait de la bellicité des siècles derniers évoquant la mort , la misère et la peur du lendemain .L’ensemble avant de parler de réalisation est louable et dégage beaucoup d’humanisme et d’espoir.

 


Certes il représente le « cinéma de papa », populaire, paternaliste grand public voire « Travail, Famille, Patrie », la trinité choisie par Philippe Pétain dès 1940 et ce type de représentation romanesque déforme le réel en sublimant sa vision. Le monde n’était pas aussi rose que cela à lire les historiens , même si elle insiste sur le côté terre d’accueil de la France avec cet oncle d’un hôtel où les locataires étrangers ne perlent pas la même langue l’obligeant à être polyglotte et à revendiquer son pays comme jamais indigne de ce fait.

 

Untel père et fils (Julien Duvivier, 1940) - Allen John's attic

 


Le hic de cette narration est son amnésie. Si elle cite des constructions heureuses (Sacré Cœur- tour Eiffel) elle oublie des faits historiques capitaux (l’affaire Dreyfus – le krach boursier de 1929 -le front populaire et autres bouleversements--vote de la loi instituant deux semaines de congés payés et de la semaine de travail de 40 heures. ) l’histoire trahit l’Histoire. Nous savons bien que le cinéma fut peut-être l’art le plus mensonger et l’appellation « usine de rêves » n’est pas innocente et là le programme rappelle celui de Hollywood : masquons une partie de la réalité pour mieux vivre.

 

Base de données de films français avec images

 

La première question est de savoir si le film est politique ou, non d’autant plus qu’il ne sortit que 3 ans plus tard sous un autre titre « The heart of the nation » non pas en France mais aux Etats Unis et de plus sa durée fut rallongée de quelques minutes par son auteur déjà sur les lieux (1) avec une apparition de Michèle Morgan – autre exilée - et une d’introduction avec Charles Boyer (2). Ces ajouts le définissent comme film militant et de propagande. Nous ne connaissons point cette version qui ne sera vu qu’à la fin de la seconde guerre qui avait débutée en septembre 39 soit 3 mois avant le tournage (3) qui se terminera à l’arrivée allemande à Paris


Le paradoxe est qu’une partie de l’équipe du film s’exila aux USA (Michèle Morgan -Julien Duvivier-) où ailleurs (Argentine pour Louis Jouvet ) et qu’une autre prêtèrent allégeance à l’occupant allemand

 

(Robert le Vigan)Base de données de films français avec images

 

(4) – René Bergeron interdit de plateau au sortir de la guerre durant quelques années --Maurice Rémy qui, arrêtera de tourner pour s’occuper plus tard de supervision sonore

 

                                         RAIMU

gareth's movie diary: Untel père et fils

 

 

Ce film de propagande qui ne fut pas unique (5) est signée de 3 personnalités : le réalisateur , l’écrivain Marcel Achard de boulevard, et le scénariste le plus côté de cette période Charles Spaak.(6 ) Leur approche de la III république nous laisse pantois et leur vision trop idyllique. Cela n’enlève rien à leur talent.


L’œuvre est fut plus ou moins politique ; elle décrit un monde bourgeois certes patriote mais pas politisé sans qu’on sache s’ils le deviendraient. Jean Vidal , cité par le critique Raymond Chirat (7) va plus loin « si le film se terminerait un peu plus tard, ils pourraient devenir des sujets du maréchal Pétain »
Si le peuple est moins présent dans cette fresque, celle-ci voit son symbole diminuer et là des trouve une ambiguïté terrible, c’est fort dommageable. Le plus terrible reste sa dimension et son discourt sous-jacent : le chaos ne vient que de l’extérieur

 

 


L’œuvre n’en est pas non moins méritante durant cette période de silence politique et cinématographique mais le film est trop lisse.
Les personnages n’en restent pas moins attachants notamment celui de Estelle symbole d’abnégation, dévouée, célibataire , généreuse et émouvante à souhait par ses sacrifices. SUZY PRIM (8)qui l’incarne est une actrice de nuances de retenue jouant avec moins d’exubérance que ses partenaires masculins. Parmi eux ceux qui ne sont plus à présenter le grand RAIMU cabotin par endroit et touchant dès qu’il défend les valeurs de la France quant à l’accueil des exilés et le trop théâtral Louis Jouvet pourtant crédible et impressionnant dans la fameuse scène où en plein délire il cherche au travers des rails imbibés par la pluie une locomotive salvatrice qui en temps de guerre peut être déficiente

 

 

Nous avons été subjugués par des décors grandioses, par cette reconstitution minutieuse de cette époque dont les décors furent réalisés dans les fameux studios Victorine à Nice. La réalisation est fort inégale contenant des séquences fortes et d’autres stéréotypées, appuyées et cela ne restera pas pour nous le film préféré de DUVIVIER qui nous émerveilla moult fois notamment dans des films intimistes parmi les moins connus teintés aussi de noirceurs tels que en 1947 : Panique--1954 L'Affaire Maurizius-- 1955 Marianne de ma jeunesse--1956 : Voici le temps des assassins --. Les autres n’ont plus besoin d’être louer 

 

NOTES


(1) il avait commencé une carrière américaine avec Lydia, en 1941 ; deux films à sketches : Six destins avec Charles Boyer et Rita Hayworth, en 1942, et Obsessions, en 1943, avec Edward G. Robinson, Charles Boyer et Barbara Stanwyck ; puis L'Imposteur, en 1943, avec Gabin et Destiny, en 1944.

(2) « Julien Duvivier le mal aimant du cinéma français » par Eric Bonneville en 2 tomes Editions L’Harmattan 2002

Lucien Nat & Michèle Morgan

Base de données de films français avec images

 

(3) Le tournage s'est déroulé du 10 décembre 1939 jusqu'au mois de juin 1940 aux studios de la Victorine à Nice. (https://fr.wikipedia.org/wiki /Untel et_fils)

(4) Acteur souvent époustouflant (1943 : Goupi Mains-Rouges de Jacques Becker ) 10 films avec Duvivier dont 1935 : La Bandera et 1935 : Golgotha où il fut un Jésus Christ habité qui en 1946,sera condamné à la dégradation nationale et à dix ans de travaux forcés, pour faits de collaboration il gagna l'Espagne, puis l'Argentine où il tourne encore dans quelques films, en 1951 et 1952 et y mourut 20 ans plus tard

 

 

(5) Il y eut aussi Après Mein Kampf mes crimes 1940 de Alexandre Ryder sans omettre ceux qui distillaient dans leurs films des messages de résistance mais cela après cette année-là

 

Base de données de films français avec images

(6) Qui travailla avec les plus grands : et dont le nom figure dans plusieurs chefs-d’œuvre : 1935 : La Bandera et 1936 : La Belle Équipe de Julien Duvivier-- 1937 : Gueule d'amour et 1943 : Le ciel est à vous de Jean Grémillon -- 1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir notamment

(7) cité par Raymond Chirat dans son « julien Duvivier » 1968 Edition Premier Plan qui raconte que les américains furent choqués du pessimisme ambiant et « les amena à penser qu’il n’ était pas étonnant que les français aient perdu la bataille »

 

   SUZY PRIM & RAIMU

UNTEL PERE ET FILS

 

(8) Elle débuta durant le cinéma muet et fut aperçu dans : 1936 : Les Bas-fonds de Jean Renoir - 1938 : Carrefour de Kurt Bernhardt face à son mari d’alors : Jules Berry-- 1943 : Au bonheur des dames d'André Cayatte et La Malibran de Sacha Guitry - pour ne citer que les plus notables

(9) Les films des années 30 avec Gabin (1936 : La Belle Équipe – 1937 Pépé le Moko ) les deux premiers Don Camillo