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GOUPI MAINS ROUGES de Jacques Becker 1943 FRANCE

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Voici in film qui se voulait cinéma d’auteur et être néanmoins populaire. LE Script est tiré d’un roman sorti en 1937 de Pierre Véry (1) qu’il adapte et en signe les dialogues bien souvent savoureux.
L’histoire est rocambolesque à souhait, se veut pertinente et non dénuée d’humour à en lire la narration qui s’ensuit.Nous sommes chez les Goupi ; 4 générations de paysans charentais qui vo nt traverser une crise familiale via un meurtre et un vol. L’action semble se situer en 1920

Il y a Goupi Léopold (Fernand Ledoux) dit « Mains rouges » sans que nous sachions l’origine de ce surnom qui vient à une gare chercher son neveu (Georges Rollin) « Monsieur » du fait d’être un citadin et contre qui il se montre peu sociable (« ta tête ne me revient pas » et farceur avec l’aide de Tonkin (Robert Le Vigan) ; qui revient des colonies . Ce dernier est amoureux de Muguet (Blanchette Brunoy) jeune belle blonde qui refuse le mariage arrangé avec Monsieur

L’histoire prend une tournure quand 10 000 francs appartenant à Tisane une patronne autoritaire sont volés et que L’empereur 106 ans fervent défenseur de Napoléon Monsieur est retrouvé mort et blessé mettant en doute sa mort naturelle et Tisane assassinée. Monsieur est accusé des deux agressions. Personne ne veut alerter la loi « L’affaire des Goupi concerne que les Goupi » qui malgré tout intervient.

L’Empereur ressuscite mais aphasique ne peut révéler où se trouve l’héritage ou « Le magot » de la famille que tout un chacun veut s’attribuer. Ce silence accidentel sera de courte durée ; « Mains rouges » trouvera l’assassin et la cache du trésor dont il taira l’endroit et qu’il transmettra de génération à génération comme il le dit à Muguet qui s’est éprise de Monsieur.

Jacques Becker mène de main de maitre cette peinture provinciale avec ses personnages hors pairs dont le comportement va changer et les choses non-dits sortiront comme des règlements de compte. Dès lors se dégage une violence physique (meurtre, accidents, délire humain) puis psychologique ( des parents trimballent l’Empereur en fauteuil d’une pièce à l’autre pour qu’il avoue sa cache) qui va bousculer ce monde trop bien, assis.

center;">Georges Rollin et Blanchette Brunoy

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Cette peinture d’un monde conservateur est-elle une œuvre de résistance vu l’année de sa sortie :nul ne peut s’insérer dans ce clan , nul ne peut le commander et nul ne peut le détruire. Elle exalte la maxime : "Travail, Famille, Patrie" et même si Goupi Mains rouges s’exile de cette confrérie ; il n’en est pas moins solidaire tout comme le sera Monsieur qui refuse de livrer sa famille qui l’avait enfermé. Est-ce un film parfois sombre sur la France d’alors ( celle de Vichy) , sur la paysannerie fière et autonome sur l’Homme égal à lui-même ; fier et directif

Le film magistralement conçu et interprété reste une œuvre essentielle du cinéma français . Les 2 acteurs qui campent les membres de cette fratrie sont épatants :

FERNAND LEDOUX : le dur, le rugueux qui va se montrer sage et prévenant Goupi Mains rouges qui ramènera la quiétude dans ce milieu fermé et avoue outre un passé détruit par l’un des siens être : » On est » ira-t-il à Tonkin « le déshonneur de la famille » Il se veut marginal rebelle, farceur et néanmoins loin d’être inique

ROBERT LE VIGAN un des plus grands seconds rôles des années 30-40 qui incarne un amoureux éperdu , un romantique, un homme aux actions bravades et au fond malgré son déraisonnement un être juste
Ce film foisonnant, passionnant satirique à fond reste un des chefs d’œuvre du cinéma français. Son auteur réitèrera cet exploit avec un autre superbe film en 1952 : Casque d'or

center;">ROBERT LE VIGAN (à gauche) et FERNAND LEDOUX